Le 23 mai 2000, Bruno Manser disparaissait mystérieusement
dans la forêt du Sarawak, au nord-ouest de Bornéo. Après
plusieurs expéditions infructueuses pour retrouver sa trace,
l'énigme reste entière :
a-t-il été assassiné par un séide du gouvernement
local ou par une des compagnies forestières contre lesquelles
il luttait depuis des années ? Est-ce un accident ?
Ce militant écologiste peu commun, parti dans le Sarawak pour
se rapprocher disait-il des racines de l'humanité, vécut
pendant 6 ans avec les derniers nomades de cette forêt tropicale,
les Pénans. C'est alors qu'il fut amené à jouer
un rôle qu'il n'avait pas prévu : celui de porte-parole
de ce peuple menacé, comme tant d'autres... Il faut dire que
le Sarawak avait offert un cadeau somptueux à la SAMLING Co.
l'une des grandes compagnies impliquées dans la déforestation
de la région : des concessions pour l'exploitation d'un tiers
des forêts de l'Etat. Parmi les zones préssenties pour
la grande braderie figuraient les terres des Pénans. Durant
de nombreuses années, Bruno Manser tentera de faire entendre
raison à tous, autorités, gouvernements et multinationales
responsables de près ou de loin, afin qu'ils prennent des mesures
pour la protection à l'échelle planétaire des
forêts primaires et des peuples qui les habitent.
Par cet hommage, … nous voulons également souligner
les dangers qui menacent l'ensemble de la biosphère. Si nous
n'agissons pas aujourd'hui, nous serons demain responsable, d'une
part du plus grand génocide qui fut jamais, d'autre part
de la vie que mèneront nos enfants sur une planète
devenue imprévisible du fait des déséquilibres
induits par nos activités.
Bruno Manser a crée le Bruno-Manser-fonds
(BMF) pour agir dès à présent contre le commerce
délétère du bois tropical et pour la protection
des peuples premiers et le respect de leur droits fondamentaux.